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Baradero
est une petite localité située à 140 kilomètres de la capitale de l’Argentine,
Buenos Aires, dans la province du même nom. Au milieu du XIXe siècle,
cette ancienne mission catholique fondée par les Jésuites
voit son destin basculer: le 4 février 1856, les autorités
locales installent à proximité du village quatre familles
suisses du canton de Fribourg (Genoud, Liaudat, Cardinaux,
Chollet) et une famille française (Jeanmaire).
Ces pionniers fondent la Colonie
agricole de Baradero. Vers 1860, la communauté immigrée
rassemble des colons d’origine valaisanne, vaudoise, neuchâteloise,
bernoise, bâloise, lucernoise et zurichoise. A la fin du siècle,
près d’un
millier de Suisses vivent sur les
domaines de la localité (Habegger,
Currat, Claude,…).
Ces émigrés ne travaillent pas que la terre, ils cultivent également leurs origines.
Encouragés par l’ambassade suisse de Buenos Aires, ils fondent la Société
Suisse de Baradero en 1892, soit une année après la commémoration
du 600e anniversaire de la Confédération. Emilio Genoud, de
Châtel-St-Denis (FR), en est le premier président. L’association
construit la Maison Suisse en 1899.
Inspirée par des idéaux patriotiques, la Société
Suisse ne se réfugie pas pour autant dans la nostalgie: elle a également
pour vocation de venir en aide aux compatriotes dans le besoin et de faciliter
l’intégration des Helvètes en Argentine. La langue «officielle»
de l’association est l’espagnol. Lors des nombreuses fêtes
et commémorations organisées à Baradero, le drapeau
argentin côtoie toujours la bannière helvétique. Spectacles,
«tableaux vivants» et défilés viennent rappeler
l’amitié qui doit régner entre les deux peuples. Enfin,
des hommages appuyés sont rendus au pays d’accueil à
l’occasion du cinquantenaire (1906) et du centenaire de la colonie
agricole (1956).
Aujourd’hui, Baradero est
une petite ville de 30000 habitants qui se consacrent principalement à
l’agriculture et à l’industrie agro-alimentaire. A l’image
de l’ensemble du pays, la localité rencontre d’importantes
difficultés économiques. Si la plupart des domaines de la
colonie ont été vendus et transformés en résidences
secondaires, certains noms de rue rappellent le souvenir des fondateurs.
Leurs descendants se retrouvent encore régulièrement dans
la «Casa Suiza», siège d’une Société
Suisse plus que centenaire.
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